Une augmentation des aides à la conversion au profit des aides au maintien pour les agriculteurs bio

Le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert a décidé de basculer une partie des aides au maintien pour les agriculteurs bio au profit des exploitations qui souhaitent se « convertir » en bio. « J’ai pris la décision, que j’assume totalement, de transférer à partir de 2018 4,2 % des aides du premier pilier pour abonder le deuxième pilier des aides de la PAC […] pour accompagner les agriculteurs qui s’engagent dans cette transformation [bio] de leur modèle de production », a déclaré le ministre le 20 septembre lors de sa venue au salon Tech&Bio.

Agriculture bio négociant en céréale bio

Agriculteur-bio

L’objectif est d’accompagner financièrement les nouveaux agriculteurs bio dans leur formation et lors de leurs trois années de transition, nécessaires pour bénéficier de la mention bio. « Nous allons, dès 2018, recentrer les budgets disponibles sur le financement des nouveaux contrats d’aide à la conversion », a indiqué Monsieur Travert.

Après 2018, le financement des aides au maintien pour les agriculteurs bio sera donc confié au Région. En dépit des politiques régionales différentes sur ce thème, la majorité des agriculteurs bio devront continuer à percevoir ces aides au maintien.
Il faut savoir que la plus grosse part de ces aides provient des fonds européens Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural), gérés par les régions depuis la réforme 2014 de la PAC. Les régions ont souhaité conserver la gestion de cette enveloppe lors d’un Comité Etat-régions.

En conclusion, seule la participation de l’État qui venait compléter les fonds Feader sur ces aides au maintien sera supprimée à partir de 2018. « Les régions pourront continuer de financer des aides au maintien sur de nouveaux contrats mais elles devront le faire en responsabilité et sans mobiliser les crédits du ministère » a confirmé le ministre.

Une annonce qui ne passe pas auprès des agriculteurs bio

La FNAB, Fédération nationale d’agriculture biologique  a réagi à cette annonce en tirant la sonnette d’alarme dans un communiqué : « Ces aides ne sont pour les productrices et producteurs bio qu’une juste rémunération des services environnementaux rendus à la collectivité tant sur la préservation des sols, la qualité de l’eau et de la biodiversité que sur la santé publique ou sur le climat » souligne la FNAB.

Cependant, selon le ministre  « c’est au marché de soutenir le maintien de l’agriculture biologique« , au regard de cette  » croissance historique » : « Le marché des aliments bio est estimé à plus de 7 milliards d’euros pour l’année 2016, en croissance de 20 % par rapport à 2015, année au cours de laquelle une hausse de 15 % avait déjà été enregistrée ».  Une mesure pour favoriser les exploitations à se mettre au bio et délaisser l’agriculture intensive conventionnelle.

Le ministre de l’agriculture est également revenu sur le retard de paiement des aides. Il a indiqué que les aides à l’agriculture bio concernant la campagne 2015 seront versées à partir de novembre 2017 et celui des aides de 2016 commencera en mars 2018.

 

Source :
Challenges. Mise à jour le 21 septembre 2017. [En ligne]. https://www.challenges.fr/entreprise/grande-conso/agriculture-bio-l-etat-s-en-remet-aux-regions-pour-les-aides-au-maintien_501050
Lefigaro.fr. Mise à jour le 20 septembre 2017. [En ligne]. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/09/20/20002-20170920ARTFIG00376-agriculture-bio-l-etat-se-desengage-des-aides-au-maintien.php
Celine Agromedia. Agro-media.fr. Mise à jour le 26 septembre 2017. [En ligne]. http://www.agro-media.fr/actualite/fnab-demande-vraie-politique-bio-26285.html